Exprimeo - le blog

Robert Kennedy Jr et le ralliement à Trump ?

C'est le bruit qui circule. Et le ralliement pourrait être officialisé dès demain vendredi lors d'un discours de RFK Jr en Arizona. Trois constats : 1) si c'est le cas c'est un point positif important pour Trump. 2) les Démocrates ont refusé tout contact avec RFK Jr lors de la récente Convention de Chicago alors que RFK Jr tendait la main. 3) Une partie de la famille Kennedy très proche de Kamala Harris effectue des déclarations incendiaires contre RFK Jr. Il y a des marqueurs qui peuvent conduire à un ralliement avec Trump. 

Le talent de Michelle Obama

Hier soir, lors de la Convention Démocrate à Chicago, une fois de plus, Michelle Obama a fait la démonstration de son talent. C'est très dur de tenir un discours lors d'une Convention américaine. Il y a beaucoup de monde (50 000 personnes). Les orateurs se succèdent à une vitesse rapide. Comment faire la différence ? C'est un enjeu de tonalité et de fond. Mais la tonalité compte beaucoup. Hier, Michelle Obama a effectué un discours qui a suscité l'admiration. 

Kamala Harris retient la leçon de 2004

En choisissant Tim Walz, Kamala Harris et surtout l'appareil Démocrate ont montré qu'ils avaient retenu la leçon de 2004. Un ticket doit comprendre des profils très différenciés pour être complémentaires. Ce fut l'erreur de Kerry avec le choix d'Edwards en 2004. Avec Tim Walz, Harris passe un message à la classe moyenne et à l'Amérique rurale. Bref, à deux cibles que son ancrage personnel en Californie peuvent repousser. 

2004 (07/12) : d'abord la défaite de John Kerry

La défaite de John Kerry met en relief l'allergie d'une partie importante de l'électorat américain face à une aristocratie politique qui mène une vie de milliardaire en ayant toujours fait que de la politique et qui prétend augmenter la pression fiscale sur la classe moyenne. Karl Rove le conseiller de GW Bush a rapidement compris l'angle d'attaque et cet angle d'attaque a été payant. Kerry a perdu 17 points d'intentions de votes en 3 semaines ! Bush terminait son mandant affaibli. Mais Kerry a été transformé en candidat "flip flop" répulsif. Un succès des campagnes négatives. 

 

2000 (06/12) : GW Bush et le vrai exploit : gagner la primaire chez les Républicains

Que GW Bush gagne face à Al Gore, c'était prévisible tant Gore était affaibli par les frasques de Clinton. En revanche que GW Bush gagne la primaire face à McCain, ce fut la vraie surprise. A quoi est liée cette surprise ? Une fois de plus à l'intelligence stratégique d'un communicant : Mark McKinnon : faire de GW Bush non pas le "fils de ..." mais le copain du coin de la rue. Le brave type qui a fait des erreurs mais qui les reconnait. Celui qui aime passer son temps à entretenir son ranch, voir des copains et s'occuper de baseball. Une communication qui a totalement changé l'image de GW Bush. Il est devenu le "mec sympa" bien éloigné de l'image de patricien de son père. 

1996 (05/12) : Clinton avant la descente aux enfers

La victoire de Bill Clinton en 1996 a surtout été l'échec des Républicains. Bob Dole est manifestement âgé. Il peine physiquement à tenir le choc des déplacements et des réunions. Newt Gingrich a conçu un programme très radical de réformes. Ces deux personnalités handicapent pour la victoire.

Mais la victoire augure des jours très difficiles. Les rumeurs commencent à enfler sur les "méthodes" de la Maison Blanche. Un climat malsain avec des rumeurs persistantes sur des affaires sexuelles.

Le Monicagate éclate. Toutes les parties qui vont témoigner une solidarité avec Bill Clinton ne s'en remettront jamais (dont Al Gore et Hillary Clinton). Le printemps des Démocrates tourne à l'orage.

1992 (04/12) : Bill Clinton et le nouveau printemps des Démocrates

C'est l'élection surprise d'un candidat Gouverneur d'un "petit" Etat (Arkansas) mais qui va faire vivre des contrastes forts avec le Président sortant au point de gagner un coefficient sympathie considérable.

5 enseignements de 1992 :

1) Les américains se nourrissent de tournants forts. Clinton c'est le garçon jeune, simple, sympa face au patricien George Bush.

2) Le ticket avec Al Gore fonctionne à merveille. Après Reagan et Bush, l'Amérique semble retomber en jeunesse.

3) La nouvelle technique c'est la "war room" : la réactivité offensive dans la communication. James Carville, George Stephanopoulos, Paul Begala font des merveilles d'efficacité.

4) Les classes moyennes font l'élection.

5) Il faut battre le terrain pour faire vivre une véritable campagne de fond.

1988 (03/12) : GH Bush et le blouson d'aviateur ...

La campagne 1988 a été très intéressante car pleine d'enseignements durables. Ces enseignements sont au nombre de 6 pour l'essentiel.

1) La mutation de VP à candidat est difficile : le statut de VP est fait de discrétion. C'est la fonction secondaire qui ne doit pas prendre toute la lumière. Bush a été le second de Reagan pendant 8 ans. Il devait trouver un nouveau statut. Ce ne fut pas facile.

2) Une campagne n'est pas un chemin tranquille. Le 1er tournant a été le retrait de Gary Hart. Il était l'étoile montante des Démocrates. Sénateur du Colorado, très charismatique, il a été emporté par une affaire privée.

3) Les Américains sont restés marqués par les années Carter. Mike Dukakis sera scotché à ces années là. Une façon durable : la "cartérisation" d'un candidat c'est son élimination garantie.

4) Les campagnes négatives s'affirment pour faire la différence. Une étape nouvelle est franchie dans les campagnes commerciales négatives. Les campagnes anti-Dukakis sont très violentes : la saleté du port de Boston, la libération de Willie Horton ...

5) Le rôle des familles et de la vie privée : c'est désormais un volet majeur de communication.

6) La naissance d'une communication qui doit être très visuelle. La campagne a basculé en faveur de George Bush quand il a mis son blouson de pilote. D'un seul coup son image "patricienne" "technocrate" s'estompait. Ce fut le coup de génie de la campagne.

1984 (2/12) : le second mandat de Reagan

Ronald Reagan a souvent été très mal "interprété" par la presse française. Le Nouvel Observateur se déchaîne régulièrement à son sujet allant jusqu'à titrer le 10 novembre 1980 "faut-il avoir peur de Reagan" ? Un article va mériter une attention particulière, celui de VGE dans Paris Match de fin juillet 1987 sur les présidentielles américaines. On y trouve tous les éléments pour une analyse objective de la "mode Reagan" aux Etats-Unis. Il en est de même pour un article remarquable de la revue Spectacle du Monde.

Reagan a mis fin aux humiliations des années Carter. Le moralisme devenait perçu comme le bouclier de l'impuissance. Reagan a rendu aux Etats-Unis cette culture impériale qui anime les électeurs Républicains.

A compter du début de l'été 1984,

Kamala Harris : le jour d'après !

Le vrai constat de la nouvelle situation : l'inconnue. 1) C'est un tort d'estimer que la partie sera plus facile pour Trump. Kamala Harris est une remarquable candidate en campagne électorale. Elle a un parcours solide : avocate, puis Procureure de l'Etat de Californie, Sénatrice, VP ... Elle peut incarner à 60 ans l'énergie face à Trump. 2) Son problème : la Californie. Cet Etat incarne tout ce que l'Amérique "profonde" déteste. C'est ce qui faisait hésiter Gavin Newsom. 3) Tout va se jouer dans les premiers jours de sa campagne : comment va-t-elle créer la surprise si elle est officiellement désignée ? Depuis début juillet, le retrait de Biden était devenu un sujet sérieux. Nous l'avions évoqué dès le 9 juillet. Ces derniers jours ont été l'occasion pour traiter des volets juridiques et permettre la mise au point d'une nouvelle stratégie de campagne.