Ces derniers jours, John Kerry a gagné une course réputée au large de Martha's Vineyard. Son bateau est estimé à plus de 3 millions de dollars. Et dans le même temps, une jeune membre de la Chambre des Représentants (AOC) explique toujours son parcours de ... serveuse de café. Ces profils sont-ils durablement conciliables dans un seul et même parti ? Ce n'est plus certain. Pourquoi ? 1) Parce que les médias et les réseaux sociaux exposent la vie de chacun et les chocs sont forts. 2) Parce qu'au sein du Parti Démocrate, les élections intermédiaires de 2018 ont fait émerger une génération qui n'est majoritairement celle d'aristocrates de la politique et souvent d'ailleurs d'héritiers de professionnels de la politique. Le choc des contrastes frappe de plus en plus. Il faut que le rejet de Trump soit fort pour rester le ciment d'une union prête à exploser à chaque moment. Sans Trump, la situation deviendra très fragile.
Aux Etats-Unis, l'argent n'est pas un tabou. Il n'est pas honteux de vouloir en gagner. Il est un moteur dynamique. Les très riches en redistribuent substantiellement par l'intermédiaire de fondations. Cela dit, avant même de débuter dans la vie active, les étudiants sont très endettés.
En France, les gens ont un rapport névrotique, rigide, avec l'argent. Pendant de longs siècles, l'Eglise chrétienne réprouva l'anatocisme. Les royaumes d'Akkad et de Sumer avaient établi, déjà, un fort contrôle du prêt à intérêt ( Code Hammourabi ( vers 1790-1750 av. J.-C.)).
Il est clair que de très fortes disparités de revenus induisent des déséquilibres sociaux et politiques, des situations conflictuelles inévitables. En France, le principe d'Egalité a peut-être trop formaté les esprits.
Rédigé par : Jean-Renaud Leborgne | lundi 17 août 2020 à 12:33