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Joe Biden chute après les débats

Les sondages sont implacables. Biden a perdu 10 points d'intentions probables de votes après les deux débats. La mention "probable" compte : elle signifie le "réservoir" version haute des intentions de votes possibles. C'est passé de 41 à 31 %. Sanders reste stable : 17 %. Warren également : 14 %. La percée est celle de Kamala Harris qui a parlé aux émotions. Elle passe à 16 %. Kamala Harris est la grande gagnante des débats. Biden est le perdant. 

Jusqu'à quel moment Barack Obama peut-il rester extérieur à la primaire Démocrate 2019 ?

Joe Biden est manifestement en difficulté. Le 1er débat l'a mis en situation inconfortable car toutes les critiques lui ont été destinées. Dans les sondages, une fois l'effet passé d'annonce de candidature, le tassement est réel. Il a déjà commis deux maladresses sérieuses. Jusqu'à quel moment, Barack Obama peut-il rester extérieur à la primaire Démocrate 2019 et laisser seul celui qu'il a présenté comme un modèle de loyauté pendant 8 ans ? Si Joe Biden caracolait en tête d'une campagne fraîche, imaginative ... le silence de Barack Obama serait compréhensible. Mais là, c'est tout l'opposé. Peut-il durablement montrer de l'indifférence ? Quelles conséquence pour les images des deux ? La question commence à se poser sérieusement.  

Joe Biden très isolé

Il est en tête dans les sondages mais aussi hier soir il a été en tête pour les attaques reçues. Joe Biden est apparu très isolé. Kamala Harris a été sévère avec lui. D'autres candidats l'ont beaucoup raccroché au passé. Hier soir, c'était un peu "tous contre Biden". Une réalité qui augure mal de la capacité à pouvoir obtenir des ralliements à court terme. 

 

Elizabeth Warren et le mérite d'une offre claire

A l'exemple du débat hier soir à Miami, Elizabeth Warren s'affirme dans cette présidentielle. Une offre simple : les classes moyennes et les inégalités économiques. Alors qu'il vole vers le Japon pour un sommet du G20, Donald Trump a affiché son dédain pour ses rivaux potentiels, ironisant d'un tweet pendant le débat : « Ennuyeux  ! ». Donald Trump cible surtout Joe Biden qu'il qualifie d' « âme perdue » qui « change d'opinion rapidement ». Second débat ce soir avec Joe Biden et Bernie Sanders. 

Démocrates : le grand nombre de candidats fragilise chaque candidat

Dernièrement, Politico a dressé la liste actualisée des soutiens officiels par candidat Démocrate à la primaire (cf photo ci-dessous). Il s'agit de soutiens émanant de personnalités disposant de fonctions publiques (Gouverneurs, maires, parlementaires ...). Le très grand nombre de candidats neutralise manifestement les soutiens. C'est l'attentisme. Une fois de plus lorsqu'une primaire met en présence de nombreux candidats, chaque candidat est affaibli par le nombre. 

2020 : le tournant

Pour la campagne de Donald Trump, deux marqueurs concrets méritent l'attention. 1) Il débute tôt sa campagne officielle. C'est la preuve qu'il a le sentiment qu'il va falloir labourer sérieusement le terrain. 2) Son directeur de campagne (Brad Parscale) est un spécialiste du numérique et des réseaux sociaux. C'est la 1ère fois qu'il y a la désignation de ce profil à un tel poste de responsabilité. Pour Trump, la campagne 2020 se jouera totalement sur les réseaux sociaux. Un probable tournant en matière d'organisation générale des équipes de campagne électorale. 

Joe Biden avec un socle solide qui résiste bien

En dépit de plusieurs déclarations suscitant des controverses vives, Joe Biden a un socle solide qui résiste bien. Sur le fond, il a une triple chance. 1) Aucun autre candidat modéré ne s'affirme. Kamala Harris, la plus redoutable en principe, fait une campagne "moyenne". 2) Bernie Sanders rate son début de campagne, d'où une érosion continue. 3) Les Radicaux sont "éclatés" quand les modérés ont un leader installé (Biden). Pour le moment, dans de telles circonstances, Biden a un espace assez dégagé. 

Donald Trump et le choix du loup qui se revendique ... loup

Le jour où des médias français seront moins militants et / ou plus respectueux de la réalité des tendances profondes de la vie politique américaine, ils gagneront significativement en lucidité sur des réalités à considérer. 1) En 2016, les médias français ont refusé de considérer le "phénomène Trump" à sa juste portée. Même devant l'immensité des foules d'alors lors de ses réunions publiques, l'ambiance était en France à l'interprétation" ils viennent voir un clown mais ne voteront pas pour lui". Mais les américains ont voté pour lui. 2) Pourquoi ? Parce que Donald Trump respecte sa caricature. Donc il ne ment pas aux yeux de sa base. C'est le loup qui se revendique loup. Pour les américains, cela change des tromperies des professionnels de la politique. C'est le socle de son succès. Par conséquent, il n'a pas de raison de modifier les comportements qui font de lui un ... loup bien au contraire. 

Donald Trump devant une foule considérable

Donald Trump est resté fidèle à sa campagne 2016. Mais surtout, dès le début, il a eu rendez-vous avec une foule considérable, ce qui est un marqueur important.  Il a dressé l'ancrage de sa campagne 2020 : " Voter pour un démocrate, quel qu'il soit, en 2020, c'est voter pour la montée du socialisme radical et la destruction du rêve américain ".  Comme en 2016, lorsqu'il avait brandi l'idée de construire un mur à la frontière avec le Mexique, il a insisté sur le nécessité d'être ferme sur l'immigration. Sur le bilan, Donald Trump a mis en avant les bons chiffres de ce qu'il appelle « L'Économie Trump ». « Le monde entier envie notre économie, qui est peut-être la meilleure économie de l'Histoire de notre pays », a-t-il lancé.  Il a aussi réitéré ses positions connues sur l'Iran et Israël, en défendant sa décision emblématique sur le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.  Sur l'Iran, Donald Trump a de nouveau dénoncé l'accord « désastreux » sur le nucléaire iranien dont il a retiré les États-Unis en 2018, claironnant avoir « imposé les sanctions les plus dures jamais appliquées contre le premier État parrain du terrorisme dans le monde ».  La campagne est lancée. 

2020 : Trump et le procès Gallagher

"America is back", c'est l'axe de la campagne 2020 de Donald Trump. L'Amérique est de retour sur tous les plans : économie, relations internationales et surtout le retour des héros du quotidien. Actuellement va débuter le procès Gallagher, membre des forces spéciales, mis en cause pour des méthodes sur Mossoul (Irak). Il est prêté à Trump de gracier tous les militaires mis en cause pour des actes pendant la guerre. Une des annonces qui pourrait rythmer l'une de ses premières réunions dans le cadre de la campagne 2020. Aujourd'hui Trump lance justement sa campagne 2020.