Le plus grand succès de cette campagne : faire vivre le cercle vertueux du web et du terrain.Aucun des deux ne peut se substituer à l'autre. Chacun des deux doit booster l'autre. L'efficacité conjuguée des deux, c'est la campagne des pairs qui peut changer tous les rapports de forces. Le documentaire Netflix promet.
La proximité des deux hommes pendant 8 ans avait pu faire naître le doute. Mais hier, si nécessaire, Joe Biden a montré qu'il n'est pas Barack Obama. Sa vidéo d'officialisation de candidature est peu entraînante. Son programme de la journée n'a pas compris de temps fort emblématique réel. C'est une journée terne dans son ensemble mettant en relief d'abord des images d'un homme perçu comme usé. A ce rythme, la primaire 2020 pourrait s'avérer considérablement plus ouverte qu'imaginée il y a encore quelques semaines.
Où est Barack Obama ? Ce fut la question posée par la presse américaine en 2018. Lors des élections intermédiaires. Quelques réunions. Mais très peu. Certes la tradition veut qu'un ex président américain respecte ensuite une réserve certaine. Mais à ce point là de la part d'un ex président âgé seulement de 57 ans. Et surtout quand le président en exercice est Républicain et connait les excès de tempérament d'un Donald Trump. En 2020, avec l'officialisation dans la semaine à venir de la candidature de Joe Biden, ce sera difficile pour Barack Obama de rester extérieur.Comment pourrait-il ne pas aider celui qui a été un modèle de loyauté à la vice-présidence pendant 8 ans ? Le niveau d'implication de Barack Obama dans la présidentielle 2020 sera très intéressant à suivre et dans la foulée le marqueur sur son influence réelle actuelle.
Les médias américains recherchent toujours le candidat ou la candidate capable de faire vivre le neuf lors de la primaire Démocrate. A ce jour, aucun profil solide ne se détache sur ce créneau. Beto o'Rourke peine à trouver son récit.Les autres candidats sont à la recherche de contenus. Le jeu se ferme donc sur Biden / Sanders ou la compétition entre deux seniors. Biden a 76 ans. Il est dans la politique depuis 1973. Sanders a 77 ans. Il est dans la politique depuis 1981. Comme "fresh man", mission impossible. Sur ce terrain, 2020 ressemble beaucoup à 1988. Quand Gary Hart avait bouleversé l'élection avant d'être frappé par un scandale privé. Les médias cherchent le Gary Hart de 2020.
Il faut suivre avec beaucoup d'attention le proche parcours de Kirstjen Nielsen. Elle a été à une responsabilité très exposée (la sécurité intérieure). Elle est jeune : 46 ans. Elle avait un parcours particulièrement prometteur. Elle vient de quitter le Cabinet Trump. Et après ? Trump a eu 3 profils de collaborateurs. 1) Des hommes d'affaires âgés : pas de problème pour la reconversion après les départs : retour aux affaires. 2) Des fonctionnaires âgés tout particulièrement des militaires : pas de problème après le départ : la retraite. 3) Des jeunes talents : et là la situation devient plus difficile. Ils n'appartiennent plus aux cercles rapprochés après les départs de leurs ex-fonctions. Et il n'y a pas d'espace pour se différencier de Trump. C'est la "réserve totale", le silence, la discrétion. Quel collaborateur peut rompre cette réalité ? A suivre avec attention.
A Berlin, Barack Obama a mis en relief une fois de plus son originalité face aux années Trump. C'est une originalité de fond comme de forme.Cette originalité montre aussi combien les années Trump peuvent contaminer les autres démocraties occidentales. Progressivement, les "méthodes Trump" ont gagné du terrain. La contagion de la violence devient toujours + influente. Et force est de constater que Barack Obama n'a pas de véritable héritier. C'est toute la faiblesse du personnage déjà apparue en 2016 et de plus en plus évidente.
Hier à Berlin, Barack Obama a exprimé son soutien à la mobilisation des jeunes sur le sujet du changement climatique. « Vous ne laisseriez pas vos grands-parents décider quelle musique vous écoutez ou quels vêtements vous portez. Pourquoi les laisser décider dans quel monde vous allez vivre ? » a-t-il déclaré. « Combattre le changement climatique est un défi existentiel [...] Les choses changent quand nous nous mobilisons en force. Nous ne pouvons pas réussir en restant assis et en attendant que quelqu'un d'autre le fasse ".... Obama, reçu la veille par Angela Merkel, a par ailleurs livré un message empreint de gravité sur la situation actuelle de l'Europe.
Joe Biden devait incarner le candidat du rassemblement, de la sagesse. Les accusations sur des "comportements inappropriés" à destination de candidates Démocrates constituent un trouble sérieux. Sérieux au point d'avoir ouvert un débat sur sa disqualification éventuelle. Le choc qui s'annonce sera entre l'énergie (Beto O'Rourke) et l'expérience (Joe Biden). Mais encore faut-il que l'expérience ne soit pas associée à des faits posant problèmes....