Le G7 a d'abord tourné à la guerre d'images. La presse internationale la met en évidence de façon très claire. Chaque équipe met en ligne la photo qui met en valeur son leader avec des angles de vues qui changent parfois totalement la donne. L'objectif : apparaître comme celui que les autres écoutent. Ainsi, la presse internationale compare la même scène diffusée sur les comptes Twitter de chaque délégation. Sur son compte officiel, les communicants d'Emmanuel Macron publient un quart d'heure plus tard après Trump un cliché bien différent. Pris de l'angle opposé, il montre le président français en train d'argumenter avec son homologue américain, avec un geste de la main à l'italienne pour mieux le convaincre. Tous les autres le regardent, Trump est à peine visible et Angela Merkel masquée par la tête de son voisin. Une demi-heure après, le porte-parole d'Angela Merkel répond avec un cliché saisissant, pris par un photographe travaillant pour le gouvernement allemand, où une chancelière pugnace domine un président américain presque passif. Tous les regards semblent fixés sur elle. C'est cette photo, composée comme une peinture par un photographe primé par le World Press Photo, Jesco Denzel, qui est devenue immédiatement virale sur Twitter. On y voit Angela Merkel appuyée en avant, les mains sur une table, penchée au-dessus d'un Donald Trump bras croisés, la tête levée vers elle. Peut-être regarde-t-il en fait Emmanuel Macron, debout près de Mme Merkel, mais le président français est largement masqué par un homme au premier plan. Dans cette photo, c'est donc elle qui mène la danse. Le dirigeant italien Giuseppe Conte a lui aussi une heure plus tard publié sa version, où il figure de dos, document en main, devant Angela Merkel et Emmanuel Macron qui ont là le rôle central. Enfin vers 14h00, le photographe officiel de l'hôte, Justin Trudeau, président du G7, publie la photo la plus neutre : un cliché pris de côté, qui montre notamment Mme Merkel et M. Macron débattant apparemment d'un document qu'ils tiennent en main, en regardant du côté des délégations américaine et japonaise. Chacun se concerte du regard, sous l'oeil d'un Justin Trudeau de dos mais vigilant, qui semble jouer les arbitres. La même scène prise sous des angles différents dégage des impressions totalement différentes. 660 millions de dollars pour une guerre des images sans avancée sur le fond, pas sûr que les contribuables canadiens apprécient ...
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