Berkshire Hathaway, la société de portefeuille de Warren Buffett, a reçu un chèque de 29 milliards de dollars en 2017 en raison de la réforme fiscale adoptée par l'administration Trump, qui abaisse massivement les impôts pour les entreprises. Dans sa très attendue lettre annuelle aux actionnaires, Warren Buffett , 87 ans, indique que le gain net des participations de sa société était de 65,3 milliards de dollars en 2017. «Une grande partie de cette portion ne vient pas de ce que nous avons accompli à Berkshire», explique Warren Buffett, un des investisseurs les plus admirés au monde. «Seulement 36 milliards viennent de nos opérations. Le reste des 29 milliards nous a été donné en décembre quand le Congrès a réécrit le code fiscal». La réforme fiscale abaisse officiellement le taux d'imposition des entreprises américaines de 35 à 21%. Berkshire Hathaway, sa société de portefeuille, a des participations dans une quinzaine de grandes entreprises réparties dans divers secteurs de l'économie américaine allant de la finance à l'énergie en passant par l'assurance et le transport aérien : American Express, Apple, Bank of America, Charter Communications, Coca-Cola, Delta Air Lines, General Motors, Goldman Sachs, Moody's, Wells Fargo, Southwest Airlines ... Warren Buffett n'a pas effectué d'acquisition majeure depuis le rachat en 2015 pour plus de 32 milliards de dollars de l'équipementier aéronautique Precision Castparts. En janvier 2018, il a commencé à préparer sa succession en nommant au conseil d'administration deux dauphins, Gregory Abel, 55 ans, et Ajit Jain, 66 ans. Warren Buffet et Charles Munger, 94 ans, son partenaire en affaires de longue date, conservent pour le moment leurs responsabilités.
Warren Buffett est un financier hors norme. C'est un entrepreneur historique. Il me fait penser aux marchands-banquiers du Moyen Age et de la Renaissance de l'Italie du Nord, ou à Jacob Fugger, grand argentier allemand de Charles Quint, ou encore à Jacques Coeur, l'argentier, tombé en disgrâce, de Charles VII.
Je recommande les travaux ou biographies de Jacques Le Goff, Alain Plessis, Greg Steinmetz ou encore Jean-Christophe Ruffin, sur ces personnages qui ont inventé, avec quelques autres, la banque d'Affaires transnationale et qui ont structuré des formes de mondialisation pratiques avant même que cela fût théorisé plus tard par Adam Smith et David Ricardo.
Rédigé par : Jean-Renaud Leborgne | dimanche 25 février 2018 à 13:41