Robert Mueller a inculpé Paul Manafort et son associé Richard Gates, contre lesquels il a retenu douze chefs d'accusation dont complot contre les États-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non-déclaration de comptes détenus à l'étranger. Mais l'acte d'inculpation de 31 pages ne suggère pas de collusion entre l'équipe du candidat républicain et les autorités russes. Le vrai danger pour Trump réside probablement dans un autre dossier : George Papadopoulos a plaidé coupable d'avoir menti aux enquêteurs de la police fédérale (FBI). Cet homme chargé des questions de politique étrangère au sein de l'équipe de campagne a tenté de cacher ses contacts approfondis avec des intermédiaires russes auprès desquels il avait appris que Moscou détenait «de quoi salir» Hillary Clinton, sous la forme de milliers d'emails. Papadopoulos a, par ses fausses déclarations, «entravé l'enquête en cours du FBI sur l'existence de liens ou de coordination éventuels entre des personnes associées à la campagne et le gouvernement russe», a souligné le procureur Mueller. Après s'être rendus lundi matin au FBI, MM. Manafort et Gates ont dans l'après-midi plaidé non coupables devant une juge fédérale à Washington. La magistrate Deborah Robinson a assigné les deux hommes à résidence, en attendant une prochaine audience jeudi consacrée à leur régime de liberté.