
C'est Howard Dean, qui résume l’élection de Donald Trump de la façon suivante : « une révolution populiste par des laissés-pour-compte de la mondialisation que nous, démocrates, avons abandonnés ».
Dans cette élection , une partie de la presse y voit « une faute politique et un échec moral de la gauche ».
En perdant les suffrages des ouvriers et employés blancs, le Parti démocrate perd l’un de ses piliers. « C’est l’ironie de l’histoire : la base traditionnelle du Parti démocrate est en train de devenir celle du Parti républicain ».
Depuis, le parti avait su exploiter les bouleversements démographiques et sociaux pour reconstruire sa base. Il avait compensé la fuite des électeurs blancs et sudistes en ajoutant le soutien des Hispaniques et des homosexuels à celui des Noirs et des femmes. Depuis les attentats de 2001 et la « guerre contre le terrorisme » de George W. Bush, il a attiré les électeurs arabes, asiatiques et musulmans. Mais « le Parti démocrate ne peut se borner à n’être que le parti des minorités ». « Il doit faire plus d’efforts pour aller vers les ouvriers blancs, la classe moyenne blanche, les Blancs des zones rurales, tout en gardant l’appui des populations urbaines, notamment les minorités ».
Le Parti Démocrate doit surtout rompre ses liens étroits avec les milieux d’affaires, incarnés par Hillary et Bill Clinton.
Le Parti Démocrate est considéré comme le parti de l’establishment, des initiés, du monde des affaires. Or un parti ne peut pas gagner une élection quand il est le parti du statu quo et quand les électeurs sont mécontents du statu quo. Ce fut le tournant de la campagne 2016 : quand le Parti Démocrate a mal interprété la percée de Bernie Sanders qui incarnait un ancrage entièrement différent de celui des Clinton.