
L'audit dénonce «des failles de longue date et systématiques liées aux communications et enregistrements électroniques», du temps où Mme Clinton était à la tête du ministère des Affaires étrangères (2009-2013).
Dans un document très détaillé, l'inspecteur général souligne que les «directives» du département d'État étaient devenues «beaucoup plus précises et sophistiquées» sous le mandat de Hillary Clinton.
Lorsqu'elle était ministre, elle «utilisait des appareils mobiles pour des activités officielles et a largement eu recours à un compte courriel personnel sur son serveur privé», critique l'organe administratif américain.
Or «le bureau de l'inspecteur général n'a trouvé aucune preuve que la secrétaire d'État avait demandé ou obtenu des directives ou l'approbation pour mener ses activités officielles via un compte courriel personnel sur son serveur privé», fustige le rapport.
Lorsque l'affaire avait éclaté fin 2014, Hillary Clinton avait remis 55 000 pages papier d'courriels, soit 30 000 courriels, à son ancien ministère. Sous injonction de la justice, le département d'État les a épluchés et publiés au fur et à mesure jusqu'en mars dernier, à l'exception de courriels dont le contenu a été jugé trop sensible et qui ont été requalifiés a posteriori.
Environ 2000 messages ont été ainsi classifiés comme «confidentiels» a posteriori, 65 autres l'ont été à l'échelon supérieur «secret» et ont été en partie expurgés et 22 courriels ont été jugés «top secrets» et n'ont pas été publiés.
Le porte-parole d'Hillary Clinton a indiqué : «nous reconnaissons que des mesures auraient dû être prises pour garantir que le gouvernement puisse mieux conserver des données officielles». Mais, a-t-il fait valoir concernant la sécurité des communications gouvernementales, «rien ne prouve que le serveur de la secrétaire d'État ait été violé».
De son côté, le département d'État, aujourd'hui dirigé par John Kerry, n'a pas pu certifier mercredi que le compte d'Hillary Clinton n'avait pas été piraté à l'époque.
L'utilisation d'un compte privé à des fins professionnelles, bannie par les règles de l'administration américaine, vaut à Hillary Clinton d'être la cible des républicains qui lui reprochent d'avoir mis en péril la sécurité nationale en n'utilisant pas les serveurs officiels sécurisés. Ils l'accusent aussi d'avoir voulu cacher des échanges et des dossiers diplomatiques sensibles.
«Les enjeux de cette élection sont trop élevés pour confier la Maison Blanche à quelqu'un qui manque de jugement et qui méprise la loi comme Hillary Clinton», a attaqué le président du parti républicain, Reince Priebus.
Hillary Clinton pourrait être interrogée prochainement personnellement par le FBI.