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Donald Trump et l'après New York

La situation est simple. A ce jour, Donald Trump a presque gagné. Pour qu'il ait totalement gagné, il lui faut remporter les deux ultimes élections emblématiques : New York et la Californie.

Avec son actuel socle et l'ajout de ces deux victoires emblématiques, Donald Trump ne pourra plus être arrêté sur le chemin de la désignation. 

Sur New York, sa victoire aujourd'hui semble acquise. ce qui va compter c'est l'ampleur de l'écart : franchira-t-il tout seul le seuil des 50 % ?

Puis il y aura le jour d'après et il est de plus en plus fait état d'une organisation nouvelle considérablement étoffée pour mener le dernier sprint. Il reste à savoir si Trump va à cette occasion pacifier son personnage ... ?

Avril 2008 : Barack Obama prenait son envol ...

Dans le timing des primaires, quatre dates comptent traditionnellement : 1) Le lancement qui doit donner la dynamique. C'est généralement courant l'été qui précède l'année du vote. 2) Avril de l'année du vote : le temps de l'affirmation. 3) Juin-juillet : la tournée internationale du probable désigné. 4) Août : le temps de l'union par la Convention. 

En avril 2008, Barack Obama prenait son envol tandis qu'Hillary Clinton était empêtrée dans des contestations de second ordre dont la validation de ses délégués en Floride et dans le Michigan. 

La comparaison avec ce schéma classique montre l'originalité de la primaire 2016 car aucune de ces étapes n'est respectée en dehors de celle du lancement bien entendu. Le Parti Républicain évolue même vers une Convention qui pourrait consacrer un candidat non désigné par le processus ... Une situation particulièrement atypique qui montre la fragilité des appareils des deux partis.

Bernie Sanders et un Tea Party de la gauche

Le constat est de plus en plus formulé publiquement : Sanders semble avoir levé un Tea Party de la gauche. Que cache cette formule ? D'abord, la reconnaissance d'une véritable force populaire militante. Ensuite, cette force populaire pousse des idées plus radicales que d'ordinaire au sein du Parti Démocrate. Enfin, sans la résistance très forte des Clinton construite dans la durée et avec l'impact d'un ex Président, cette force militante pourrait créer la surprise, ce qui est déjà le cas avec autant de scores surprenants. Sous cet angle, Sanders est en train de donner naissance à un courant politique durable qui va changer les équilibres au sein du Parti Démocrate.

Corey Lewandowski hors de cause

Le directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski, qui s'était vu reprocher d'avoir agrippé une journaliste tentant de poser une question à Donald Trump, ne sera finalement pas poursuivi en justice faute de preuves suffisantes, a tranché hier un juge de Floride.

La décision du procureur du comté de Palm Beach David Aronberg met fin à une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre au sujet de Corey Lewandowski, que Donald Trump n'a cessé de défendre après l'incident survenu le 8 mars en marge d'une conférence de presse.

Michelle Fields, 28 ans, alors journaliste pour le site conservateur Breitbart, suivait Donald Trump pour lui poser une question. Le candidat se dirigeait vers l'arrière de la salle quand elle dit avoir été violemment tirée par l'avant-bras par Corey Lewandowski.

Cette version des faits semblait confirmée par une vidéo de surveillance rendue publique par la police qui a inculpé Corey Lewandowski fin mars. Le chef d'inculpation correspondait à un délit mineur : « voie de fait » ou atteinte à l'intégrité physique d'une personne.

Selon le Juge, c'est la jeune femme qui touche le candidat en premier « et Donald Trump recule son bras ». Ce faisant la journaliste est considérée comme n'ayant pas respecté le protocole et place alors Corey Lewandowski en position de défense.

 

Bernie Sanders et le défi de New York

La campagne de Bernie Sanders à New York est simple : "la ville où je suis né" tandis qu'Hillary Clinton est présentée comme celle qui a choisi New York pour sa ... carrière politique. Lors des élections municipales, New York a élu un maire qui est à la gauche du Parti démocrate. C'est un marqueur qui pourrait donner des espoirs à Bernie Sanders. Pour l'instant Hillary Clinton mène avec 10 points d'avance. Résultat : le 19 avril. Si Bernie Sanders gagnait New York tout le reste de la primaire serait modifié.

Quand Hillary Clinton peine à utiliser sa carte de métro ...

Actuellement en campagne à New York en vue de la primaire qui s'y tiendra le 19 avril, Hillary Clinton a voulu vivre la "vie de tout le monde" en empruntant le métro qu'elle n'avait pas pris depuis au moins 18 mois, selon son propre aveu.

Au moment de passer sa carte magnétique, Hillary Clinton a dû s'y reprendre à cinq fois avant de pouvoir la valider. Un moment évidemment immortalisé par les nombreux journalistes présents à ses côtés et rapidement partagé sur Twitter. L'ex First Lady peine à effectuer une campagne de proximité.

En tête de la popularité : Barack Obama

Selon un sondage Associated Press/GfK publié la semaine dernière, qui est le plus populaire actuellement auprès des Américains ? Barack Obama !

Obama récolte ainsi 53% d'opinions favorables, contre 48% pour Bernie Sanders, 40% pour Hillary Clinton, 34% pour John Kasich et 26 % pour Ted Cruz et Donald Trump.

 

Barack Obama n'avait pas atteint une cote aussi élevée depuis le début de son second mandat à la Maison-Blanche.

Cette popularité est liée à la comparaison que certains électeurs établissent entre Barack Obama et ceux qui veulent prendre sa place.

Ce qui est apprécié : sa capacité à créer de l'entente. Un message que Donald Trump doit entendre.

Donald Trump à la recherche de soutiens publics féminins

Kirstie Alley a annoncé son soutien à Trump. L'équipe Trump est à la recherche de soutiens féminins. 70 % des femmes dont des Républicaines sont coupées de Trump. Donald Trump ne peut penser gagner avec 70 % de l'électorat féminin contre lui. Il faut donc corriger le tir. Son épouse a été la première à être mise en avant. D'autres personnalités connues du grand public devraient suivre. La tentative de reconquête de l'électorat féminin est engagée. N'est ce pas très tard ?

Donald Trump et le seuil des 1 237 délégués

Les derniers votes sont en train de changer de nature dans un sens qui profite à Donald Trump. Pourquoi ? Parce que le critère de la victoire de Trump n'est plus contesté. Mais qu'il s'agit juste désormais de savoir si Trump franchira la majorité absolue des délégués avant la Convention. C'est un enjeu qui va considérablement mobiliser son électorat. Résultat : le 7 juin est le dernier jour du processus des élections primaires républicaines, avec des scrutins dans cinq États, dont la Californie, où 172 délégués sont en jeu.

Donald Trump et la fin de la lune de miel ... ?

Il y aurait un moment où l'exagération pourrait provoquer le rejet ? Les déclarations sur l'avortement ont-elles été ce moment ? Où à la longue l'opinion a commencé à se lasser ? Ce qui est sûr c'est que sept Américains sur dix, incluant près de la moitié des électeurs républicains, ont une opinion défavorable de Donald Trump, selon un sondage Associated Press-GfK rendu public hier.

Cette opinion est partagée par une majorité de femmes et d'hommes, de jeunes et de vieux, de conservateurs, modérés et progressistes, de Blancs, d'Afro-Américains et de Latino-Américains, ce qui constitue une vaste condamnation de Donald Trump.

Même dans le sud des États-Unis, une région où Donald Trump a remporté plusieurs primaires, près de 70% des personnes interrogées ont une opinion défavorable de lui. Du côté des Blancs sans formation universitaire, l'un des groupes d'électeurs les plus fidèles à Donald Trump, 55% des sondés avaient une vision négative du candidat. L'ampleur de cette impopularité soulève d'importantes questions sur sa capacité à rallier suffisamment d'appuis durant les élections générales pour accéder à la Maison-Blanche.

Un sondage qui conforte les responsables du Parti Républicain désireux d'aller vers un candidat plus "classique".

 

Pour rassurer Trump, l'opinion n'est pas davantage favorable pour les autres candidats. Environ 59% des électeurs ont en effet une opinion défavorable de Ted Cruz alors que 55% d'entre eux ont une vision négative d'Hillary Clinton.

Le sondage Associated Press-GfK a été réalisé en ligne auprès de 1076 adultes entre le 31 mars et le 4 avril à partir d'un échantillon issu du KnowledgePanel de GfK, qui a été conçu pour représenter la population américaine. La marge d'erreur pour tous les répondants est de plus ou moins 3,3 points de pourcentage.