En 2008, l’opinion publique était surtout en mal de revanche. De nombreux candidats en étaient convaincus au sein même du camp Républicain. L’offre 2008 a été très pauvre parce que de nombreux candidats potentiels avaient le sentiment juste et légitime qu’ils seraient scotchés au bilan Bush et que donc la victoire deviendrait impossible.
Déjà ce climat de revanche était fort au point de «jouer son rôle» au sein même des candidats Démocrates où la prime au plus neuf a fait la différence en fragilisant la candidature d’Hillary Clinton et en ouvrant un espace au profit de Barack Obama.
Dans ces circonstances très particulières,
Sur l’image du leader, Barack Obama marque d’abord le retour en force du leader de charme. Il est en campagne permanente avec de très nombreux déplacements sur le terrain.
Ses déplacements produisent toujours le même visuel : le rassemblement, l’action, le dialogue.
Au même moment, sur le fond, il restaure la place de l’intérêt général. Ou plutôt, son discours repose en permanence sur trois piliers :
- il n’est pas possible de résoudre les problèmes avec ceux qui les ont créés,
- il y a un intérêt général qui dépasse la somme des intérêts particuliers,
- les solutions passent par la renaissance de la démocratie de proximité.
C’est ce contenu même du discours qui a été le plus novateur. Le premier socle consiste à «tourner la page». La crise provient de comportements qui ne doivent pas se reproduire. Le système qui a créé la crise non seulement n’est plus crédible mais il est fautif.
Ce socle se retourne actuellement contre lui. Que n'a-t-il changé le système qu'il critiquait hier ? Bien davantage, ne s'est-il pas trop associé avec des "images du système" ?
Bref, le "candidat copain" de 2008 n'est-il pas aujourd'hui le "candidat du système" ? C'est la réponse à cette question qui conditionne la campagne 2012.
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