La percée de Rand Paul permet de dégager quelques enseignements majeurs au nombre de trois.
Premier constat : l’émergence des candidats d’une promesse :
La campagne gagnante est celle qui réunit deux conditions cumulatives principales :
d’une part, parvenir à retenir l’attention d’une grande partie des électeurs pour se faire connaître,
d’autre part, passer un message et un seul : la promesse attachée à la victoire du candidat.
Second constat : il se confirme manifestement que l’élection devient d’abord une élimination. C’est justement parce que le Mouvement Tea Party est parvenu à trouver des cibles à éliminer que ses campagnes trouvent des audiences fortes. Toute la logistique manichéenne classique dans laquelle excellent les conseillers en communication du Parti Républicain fonctionnent à plein régime en cadrant «l’adversaire à éliminer».
Troisième constat : sur la technique de campagne : pas de salut en dehors d’Internet. Les médias américains ont vécu, avec une certaine avance, deux phénomènes importants. Ils sont très vite parcourus. On achète un journal plus qu’on ne lit un journal. L’acte principal est celui de l’achat et non pas celui de la lecture garantie.
Ensuite, les lecteurs gardent de la distance avec ce qu’ils lisent. Les enquêtes d’opinion ont révélé que chacun interprète un article à sa façon. La ligne éditoriale n’est donc plus une ligne de pensée influençant réellement le lecteur. Ce dernier ne retient finalement d’un article que ce qui renforce sa propre thèse de départ. Le lecteur se méfie beaucoup des médias classiques. Dans ces circonstances, les sites Internet sont devenus les vrais théâtres d’opérations avec la campagne «en live». Une nouvelle génération est née. La première était celle de l’écrit détaillé. La seconde fut celle de la vidéo. Le site Internet est l’écran permanent de la campagne en «live».
Pour le reste, les actuelles élections respectent par ailleurs des tendances anciennes.
Une élection Américaine est d’abord un retour aux racines.
La clef invariable, c’est le candidat qui mouille la chemise en s’enfonçant dans le pays profond. Pendant ce parcours initiatique, il faut être au coin de la rue à serrer des mains, parler à un petit groupe.
C’est la rencontre avec le peuple, dans une ambiance optimiste marquée par le changement possible.
Un voyage dans l’Amérique profonde pour rencontrer les citoyens dans un contact direct, physique, charnel qui permet d’impliquer le citoyen qui devient alors un acteur très impliqué dans le processus de décision.
C’est cette rencontre que les candidats proches du Tea Party conduisent actuellement avec un grand savoir faire à l’exemple de Rand Paul dans le Kentucky qui apparaît ainsi comme l’un des nouveaux emblèmes de la «génération Tea Party».
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