Sarah Palin est sur tous les fronts : réunions de soutien à des candidats républicains, colloques locaux du mouvement Tea Party et même émissions à la TV au point que certains commentateurs commencent à lui prédire une carrière plus médiatique que politique.
Comment chercher à comprendre cet activisme tous azimuts ?
Chacun s’accorde à reconnaître que l’opinion publique Française est de plus en plus segmentée. L’impact géographique est de plus en plus fort. Le Sud a une sociologie et un comportement électoral différents du Nord.
Face à cette réalité, que dire d’un Etat Fédéral considérablement plus grand, plus diversifié, plus exposé à des cultures diverses. L’Amérique décide selon des schémas qui ont fait l’objet d’études très précises. Il existe un clivage réel entre les Républicains et les Démocrates. Les Républicains attendent un leader fort. Leur principal critère est l’examen de la force morale de son tempérament. Pour les Démocrates, c’est la capacité de jugement qui compte.
La sécurité nationale est la première priorité pour les Républicains tandis qu’elle est largement devancée par l’économie pour les Démocrates. Pour ces derniers, les questions sociales arrivent même devant la sécurité nationale.
Bien entendu, géographiquement, l’Amérique des rivages est plus ouverte que l’Amérique profonde.
Mais surtout, il résulte que l’électeur Américain ne vote pas pour un candidat quand il ne connaît pas.
Ces données portaient en elles les scores des primaires 2008 dès l’instant que les candidats ne s’attaquaient pas à la modification de certains traits de leur image de marque.
Seul McCain réunissait en 2008 les trois données majeures chez les Républicains : être connu, être doté d’un tempérament fort, rassurer en matière de sécurité. Il a donc tenu face à tous les vents contraires et attendu l’élimination des autres concurrents.
Chez les Démocrates, en janvier 2008 :
- John Edwards était connu mais son profil restait un mystère,
- Hillary Clinton était connue, perçue comme compétente mais 50 % des émocrates doutaient de sa sincérité. Hillary Clinton est progressivement evenue une caricature de la politicienne froide et calculatrice,
- Barack Obama était jugé comme commettant des erreurs sur le terrorisme mais parvenait à installer une communication émotionnelle accélérant sa notoriété et sa bonne image de marque. A l’aide d’un budget historique, Obama allait gagner la notoriété incontournable rendant le reste possible.
Cette leçon a aussi montré que la campagne présidentielle est d’abord une chorégraphie électorale calibrée pour devenir un feuilleton quotidien avec ses rebondissements et ses temps forts. Dans la dernière ligne droite, il s’agit d’identifier l’enjeu du vote et d’être la «bonne réponse à cet enjeu».
En 2008, la mode était aux «nouveaux Démocrates» : gouverner comme les Républicains mais avec une émotion compatissante en plus.
Depuis 2008, la mode a changé. L’Amérique profonde retrouve ses ancrages de rejet d’un Etat Fédéral fort et d’une bureaucratie qui lèverait des impôts de plus en plus élevés. Cette vague nouvelle se confirme avec une radicalisation populiste parfois même inquiétante.
C'est une vague qui porte Sarah Palin. Ses "candidats" font des scores considérables lors des primaires. La politique US vit une percée historique des femmes parce qu'elles incarnent le bon sens et l'honnêteté. Sarah Palin marque incontestablement des points dans la course interne au Parti Républicain pour la présidentielle 2012.
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