En préalable, je tiens à préciser que les remarques ci-dessous sont faites pour permettre d'ouvrir des réflexions et non pas des positions dans un cadre militant. Lors de la présidentielle 2012, comme ce fut le cas en 2007, si nous nous engageons en faveur d'un candidat, nous l'indiquerons publiquement de façon à ce nos billets ne confondent pas analyse et militantisme.
Actuellement, à l'écart de tout militantisme lors de la rédaction de tels billets, je suis surpris par les facteurs qui prétendent plomber toute espérance de victoire présidentielle de Dominique de Villepin.
Dans ces prétendus facteurs, pour moi, il s'agit non pas d'handicaps mais d'atouts. Il y a d'ailleurs un parallèle assez surprenant entre la situation actuelle de Dominique de Villepin et celle de Barack Obama lors du premier semestre 2007 quand les journalistes le questionnaient alors sur le thème du "tour de chauffe avant la vraie candidature pour ... 2012".
Tous les actuels facteurs de fragilité sont des atouts à la condition d'assumer pleinement la situation pour vivre une campagne new look.
En 2007, Obama devait perdre la primaire face à l'appareil tenu par le couple Clinton. Il a gagné parce que les citoyens ont voulu se réapproprier la primaire et désavouer l'appareil.
Il devait perdre face à la puissance financière de tir d'Hillary Clinton et des donations des puissants mobilisés depuis 2 ans alors par Harold Ickes, ex adjoint de Panetta à la Maison Blanche chargé de mobiliser les fonds pour Hillary. La bataille fut d'abord celle du nombre des donateurs, puis des nouvelles techniques de donations pour les "humbles" jetant le discrédit sur les donations classiques.
Il devait perdre parce qu'il était trop nuancé. L'Amérique voulait se réconcilier avec les valeurs et donc avec le contenu, les idéaux.
Il devait perdre parce qu'il était métissé. Mais l'Amérique voulait tellement changer que la couleur de peau devenait un atout du neuf historique, du neuf sans précédent.
Dans une culture différente, Villepin c'est pareil.
Il devrait perdre parce qu'il n' a jamais été candidat. C'est parce qu'il n'a jamais été candidat qu'il est crédible pour changer radicalement.
Il devrait perdre parce qu'il n'a pas d'appareil politique. Mais les appareils politiques ont tellement "mauvaise image" qu'ils sont un plongeoir plus qu'un tremplin.
Il devrait perdre parce qu'il n'a pas ... : tous ceux qui égrènent cette liste prennent-ils le temps de réellement peser l'impact de "défauts" face à la "vieille politique" mais pour la nouvelle, celle de l'opinion qui veut bouger ?
Dès novembre 2006 (le 22 novembre 2006), nous avions indiqué que Barack Obama remplissait toutes les qualités pour rencontrer positivement les nouvelles tendances lourdes de l'opinion. Aujourd'hui, il en est probablement de même pour Villepin avec une proximité de défis assez étonnante d'ailleurs sans négliger cette "télégénie charismatique" qui, en temps de crise tout particulièrement, a toujours beaucoup compté lors de votes marqués par des effets de styles.
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