Le PS vient de publier son rapport sur les primaires. Rédigé avec l'aide de Terra Nova, ce rapport est un ensemble cohérent, détaillé ouvrant enfin un cadre à l'organisation de primaires sur des bases solides en vue de la désignation du candidat à la présidentielle 2012.
Certes, des volets auraient mérité des développements plus précis à l'exemple du cadre juridique et financier qui peut être le support des candidats s'engageant dans ce processus.
Le plus intéressant réside à mes yeux dans l'effort déployé par les rédacteurs pour convaincre qu'une primaire "ouverte" n'est pas obligatoirement la "course au grand nombre donc au centre". Pour tenter de convaincre (ou de s'en convaincre ?), les rédacteurs prennent appui sur la campagne 2008 de Barack Obama et décrivent ses choix comme des choix "de gauche" rompant avec l'approche Clinton de "triangulation" c'est à dire de neutralisation du concurrent en occupant ses thèmes majeurs.
Deux hypothèses s'ouvrent alors.
Soit les rédacteurs entendent ne pas inquiéter les militants qui peuvent craindre que la "primaire ouverte" ne "pastellise" les engagements. Dans ce cas, c'est un effet passager d'écriture.
Soit cette analyse correspond à une véritable conviction. Et alors, le raisonnement devient plus compliqué à admettre. Tout le rôle de l'ouverture, c'est d'échapper à une approche militante qui éloigne de la compétitivité en dehors du parti. Plutôt que de nier cette logique, un effort de pédagogie serait plus utile. Le Parti Démocrate comme le Parti Républicain ne sont efficaces que lorsqu'ils rencontrent les vagues majeures de l'ensemble de l'opinion publique. Tant qu'ils se limitent à des enjeux "militants" (avortement, religion, mariage homosexuel, place des dépenses militaires, extension de la couverture santé ...), ils mobilisent la base militante mais s'éloignent du pouvoir.
Derrière le mot "pragmatisme" qui a caractérisé la campagne Obama 2008, c'est bien un recentrage qui a été effectué. Sans ce recentrage, même avec l'impact rejet de GW Bush, il aurait rendu un espace à McCain ; ce qu'attendu le candidat Républicain jusqu'au début de la crise financière. Tout avait été prétexte à une tentation de radicalisation à laquelle le candidat démocrate n'avait jamais cédé.
Pour revivre les étapes de cette campagne, nous publions en version gratuite l'intégralité de l'ouvrage publié sur cette actualité début octobre 2008 :Téléchargement Campagne Obama 2008 (octobre 2008)