Ce que fait actuellement Emmanuel Macron pour célébrer l'alliance entre les Etats-Unis et la France est sans précédent sous la V ème République. Sous la V ème République, les relations officielles ont toujours été très compliquées. Il y a même une sorte d'américanophobie ambiante très entretenue et très déconnectée de la solidarité témoignée dans des moments historiques forts. C'est une réelle disruption introduite par Emmanuel Macron sur ce point et avec une personnalité très controversée comme Donald Trump. Du jamais vu à ce point depuis 1958.
Le livre d'Olivier Royant "John le dernier des Kennedy" est intéressant dans son contenu mais ouvre le débat sur son titre. John peut-il être considéré comme le "dernier des Kennedy" quand deux autres paraissent particulièrement prometteurs ? D'abord, Joe Kennedy III qui encore tout dernièrement a été choisi par le Parti Démocrate pour donner la réplique au discours de Donald Trump sur l'état de l'union. Mais surtout, Jack Schlossberg, fils de Caroline Kennedy, qui semble à ce jour la "synthèse la plus réussie" du "mythe Kennedy". Du charisme mais aussi du contenu. Car il faut bien avoir à l'esprit que, dans l'actuel concert des médias, la vie de JFK l'aurait éliminé très rapidement de toute course politique. Quant à John Jr, son parcours a été pour le moins chaotique et bien éloigné de repères de qualité s'il n'avait pas été auréolé d'un "nom magique". Le niveau d'exigence de l'opinion a beaucoup progressé. L'image compte. Beaucoup. Mais elle ne peut pas effacer tout le reste. Avec Jack Schlossberg, le meilleur des Kennedy est peut-être à venir ... ?
C'est une question de fond de plus en plus souvent abordée compte tenu du déroulement des actuelles élections intermédiaires 2018. La réponse à cette question impose de s'interroger sur le contenu même du "trumpisme". S'il devait être défini comme une forme de populisme dans l'expression des colères et surtout des réponses en bloc susceptibles d'être formulées comme applications rapides, le "trumpisme" est manifestement en train de se développer bien au-delà de la seule personne de Donald Trump. Un constat qui mérite une attention sérieuse.
Selon un sondage Quinnipiac University (structure fiable), 47 % d'intentions de vote pour Ted Cruz contre 44 % pour Beto O'Rourke. Réalisé sur un échantillon de 1 029 personnes du 12 au 17 avril, avec une marge d'erreur de 3 points, ce sondage montre donc que les deux candidats sont au coude à coude. Au départ de sa campagne, Beto O'Rourke était à 18 points d'intentions de vote derrière Ted Cruz. Puis cet écart est passé à 8. Maintenant il est de 3. Faute de rebond de la part de Ted Cruz, avec une telle dynamique, l'inversion des scores pourrait rapidement intervenir avec Beto O'Rourke passant en tête ...
La génération des leaders des années 80 est en train de disparaître. Le décès de Barbara Bush est une étape importante. Elle avait été la figure rassembleuse de la dynastie des Bush : 2 présidents + un fils Gouverneur de la Floride. Dans le même temps, John McCain a subi dimanche une nouvelle intervention chirurgicale. Par l'effet de l'état civil comme de la vague actuelle inédite de dégagisme, un sentiment de profond renouvellement de la classe politique américaine est en train de s'installer.
C'est du jamais vu. Hier soir, sur ABC, l'ancien directeur du FBI, James Comey, a déclaré : « ... je ne crois pas à ces histoires selon lesquelles il serait mentalement déficient ou dans les premiers stades de la démence. Je ne crois pas qu'il soit médicalement inapte. Je crois qu'il est moralement inapte à être président... Notre président doit incarner le respect et adhérer aux valeurs qui sont au coeur de notre pays. La plus importante (de ces valeurs) étant la vérité. Ce président n'est pas capable de le faire !». Donald Trump a limogé James Comey en 2017. James Comey vient de publier un livre de 300 pages intitulé A Higher Loyalty: Truth, Lies, and Leadership dans lequel il dresse un portrait au vitriol de Donald Trump, l'accusant d'être obsédé par son image et peu soucieux du bien public. Donald Trump, pour sa part, s'est une nouvelle fois déchaîné dimanche contre l'ancien chef du FBI. Il a notamment écrit que l'enquête sur les courriels d'Hillary Clinton avait été menée «stupidement» et a qualifié James Comey de «raclure». Du jamais vu à ce niveau dans l'Histoire des Etats-Unis.
Il y a 10 ans, à la même époque, Barack Obama connaissait un léger "trou d'air" dans la primaire Démocrate avant de rebondir de façon éclatante sur mai. 10 ans plus tard, après deux mandats présidentiels, Barack Obama est tenu à l'écart des tréteaux électoraux. Son corps électoral de base lui reproche la victoire de Donald Trump et ne pas avoir préparé avec détermination l'après Obama à la Maison Blanche. Bien plus gravement encore, l'anti Washington a gagné tellement de terrain que faire appel à un ex leader fédéral semble "négatif". Par conséquent, Obama parcourt les terrains de ... golf.
L'annonce du retrait de Paul Ryan, c'est un tournant pour le Parti Républicain. Depuis 2015, les deux "sensibilités" sont incompatibles. D'où à cette époque la démission de John Boehner. Et à cette époque, il faut revenir sur les raisons du choix de Paul Ryan. Un "radical" compatible avec les "modérés". "Fonction" qu'il avait déjà tenue aux côtés de Mitt Romney lors de la présidentielle 2012. A cette époque aussi, Paul Ryan était supposé "apporter" les radicaux au "modéré Mitt Romney". Tous ces épisodes montrent une compatibilité de plus en plus difficile. Et aujourd'hui avec le départ de Paul Ryan, c'est un étage de plus dans cette incompatibilité. Une situation qui fragilise beaucoup le Parti Républicain dans cette année des élections intermédiaires.
La perte de crédit du discours politique est telle que les citoyens recherchent désormais surtout à connaître le tempérament des candidats. Qui sont-ils ? Qu'ont-ils fait ? ... C'est le style qui tient lieu de ... programme. Il y a un an, Kristi Noem, élue de la vague 2010, déclare sa candidature à la fonction de Gouverneur du Dakota du Sud. Et elle mise sur l'expérience du ... Congrès à Washington qui est la sienne depuis 2011. Elle apparaît vite comme une "politicienne de Washington" et dégringole dans les sondages. Elle corrige le tir immédiatement. Elle revient à ses racines. L'embellie apparaît. Le changement de style a réveillé sa popularité. Le style c'est bien le programme en 2018 ...
Après avoir multiplié les phrases assassines contre Donald Trump de 2014 à 2016, Mitt Romney modère désormais fortement ses réactions anti-Trump. Interrogé dernièrement sur la politique commerciale mise en oeuvre par Trump et les dangers du protectionnisme, Mitt Romney n'a pas critiqué Donald Trump se retranchant derrière les "pratiques tactiques" de Trump pour trouver in fine un accord de qualité. Une évolution considérable de la part de Romney qui ne ménage aucun effort pour faire le plein des voix des Républicains.